Traçabilité : renforcez la fiabilité
de vos circuits d’approvisionnement !
Temps de lecture : 3 minutes
Pour sécuriser les circuits d’approvisionnement toujours plus complexes, la traçabilité des produits s’avère indispensable.
Jean-Baptiste Ceaux, Directeur des Opérations de Sourcemap en Europe, nous explique l’importance de cartographier l’intégralité de sa chaîne d’approvisionnement. Un outil de pilotage précieux pour optimiser la gestion de sa logistique et gagner en résilience.

“Au début des années 2000, les entreprises s’intéressent aux questions de la traçabilité pour des questions éthiques et responsables, notamment dans les secteurs de l’habillement et de l’alimentation. Avec la catastrophe de Fukushima -après laquelle nous nous sommes retrouvés en pénurie de composants électroniques- puis la pandémie de Covid-19, les entreprises prennent conscience de l’existence d’un nouvel enjeu de traçabilité : la sécurisation de leurs approvisionnements”, témoigne Jean-Baptiste Ceaux.
Et pour cause. Les circuits d’approvisionnement sont dans la tourmente. En 2021, la rupture des chaînes d’approvisionnement due à la pandémie COVID-19 coûte 112,7 milliards d’euros de perte de PIB aux économies de la zone euro. L’année suivante, la proportion d’entreprises se déclarant limitées dans leur production par des difficultés d’approvisionnement liées à la Guerre en Ukraine s’élève à 25 % dans l’industrie manufacturière. Pandémie, guerres, catastrophes naturelles, inflation, pénuries… ces dernières années, la chaîne d’approvisionnement des entreprises s’est retrouvée chahutée par divers aléas. Un défi pour les organisations qui se doivent désormais d’anticiper les crises et de s’adapter sans cesse.
Le secteur des fournitures et des équipements de bureau n’est pas épargné. En témoigne le coût de la papeterie qui a flambé en 2022. L’Union de la Filière Papetière (UFIPA) avait même tiré la sonnette d’alarme et interpellé le gouvernement sur ses difficultés accrues.
Eric Jouan, le PDG du groupe Hamelin (marque Oxford) témoignait ainsi en 2022 : « Le prix de la pâte à papier a flambé de 60 % sur 8 mois. C’est la plus forte augmentation jamais observée sur une période aussi courte. Même chose pour les matières plastiques, c’est hallucinant ».
Identifier les risques pour une meilleure résilience
Au lendemain de la pandémie, 93% des responsables supply chain ont fait part de leur intention de rendre leur chaîne d'approvisionnement plus flexible et plus résiliente. Même son de cloche chez les responsables des achats. Pour Jean-Baptiste Ceaux, cette agilité n’est possible qu’en ayant réalisé une cartographie de ses fournisseurs : “Cette cartographie vous offre une vue d’ensemble. Sans cela, vous êtes dans le noir complet et vous n’aurez aucune agilité pour comprendre d’où viennent les problèmes et y remédier. Seul ce travail vous permet d’identifier les risques potentiels -en termes de pénuries de composants ou de risques liés à vos matières premières par exemple- et de prendre des décisions éclairées.”
Cela permet notamment aux responsables des achats de fidéliser les fournisseurs-clés, ou d’aller chercher de nouveaux fournisseurs s’il existe un risque de perdre un intermédiaire important. C’est d’autant plus intéressant de réaliser ce suivi que cela bénéficie à l’ensemble des équipes de l’organisation. “Cela profite aux équipes achats évidemment, mais aussi à celles en charge du développement durable, ou encore celles s’occupant des questions de réglementation ou de communication. Sans compter qu’en externe vous recréez également de la confiance avec vos clients.”
L’exercice complexe du mapping des fournisseurs
Pour réaliser une cartographie de ses fournisseurs, il faut les connaître. Jean-Baptiste Ceaux constate que “la plupart des organisations et des responsables des achats ne connaissent pas vraiment leurs fournisseurs notamment au-delà du rang 1 ou du rang 2, leurs pratiques et leurs faiblesses”.
Il faut auditer ses fournisseurs. Comment ? “Concrètement cela peut se traduire par des envois de questionnaires dans un premier temps. Puis, si vous identifiez des zones de risque, il faut réaliser un audit et même se rendre sur place pour vérifier que vos partenaires travaillent bien”, décrit Jean-Baptiste Ceaux.
Cela peut sembler simple. Mais, par manque de temps, de budget, d’outils adaptés ou parce que les fournisseurs sont peu enclins à répondre… Les entreprises sont encore peu à réaliser un tel chantier de cartographie. Avant de lancer une production, il faudrait pourtant réaliser une étude d’impact complète. L’idéal serait même de s’assurer consciencieusement de la qualité de ses fournisseurs et de leurs sous-traitants en amont de toute contractualisation. Même si les entreprises tardent à se plier à un tel exercice, Jean-Baptiste Ceaux prédit un changement dans les années à venir : “C’est une tendance qui va s’imposer notamment dans le cadre de la nouvelle réglementation européenne du Green Deal qui imposera à chacun des métiers - achats, RSE, conformité, produits, qui travaillent actuellement en silos – de s’intéresser aux chaînes de valeur sous des angles différents ».
avec des engagements RSE !
Sources :
- Coût des ruptures des chaînes d'approvisionnement - Accenture
- Un automne lourd de menaces pour l'Europe - INSEE
- Papeterie : pourquoi vos enfants pourraient manquer de cahiers l'année prochaine - Europe 1
- Inflation : l'industrie du papier et des fournitures de bureau tire la sonnette d'alarme - LSA
- Pénurie, papeteries, cahiers, une hausse de 15 à 25% dès 2022 - Breizh Info
- How COVID-19 is reshaping supply chains - McKinsey & Company





